Un Patrimoine végétal de légende condamné sans appel
“Depuis plus de quatre siècles, le chêne-liège de Sainte-Germaine contemple les Pibracais. Il aurait connu Germaine Cousin, la bergère devenue Sainte-Germaine dont le culte attire chaque année des milliers de pèlerins. Il aurait plus de 400 ans : ce chêne-liège est un arbre de légende”. Voici ce que publiait La Dépêche dans son édition du 24/12/2024 sous la plume de Julie Philippe
12/12/20253 min temps de lecture
“Depuis plus de quatre siècles, le chêne-liège de Sainte-Germaine contemple les Pibracais. Il aurait connu Germaine Cousin, la bergère devenue Sainte-Germaine dont le culte attire chaque année des milliers de pèlerins. Il aurait plus de 400 ans : ce chêne-liège est un arbre de légende”. Voici ce que publiait La Dépêche dans son édition du 24/12/2024 sous la plume de Julie Philippe.
Un an après, Pibrac est en deuil de son patrimoine végétal.
Malgré l'alerte de plusieurs spécialistes, la municipalité a donc fait abattre le Chêne de Sainte-Germaine, classé arbre remarquable et témoin de l'histoire locale.
L'acte est d'autant plus grave qu'il s'inscrit dans une série d'abattages jugés "discutables", soulevant la question d'un mépris profond pour le cadre de vie et l'histoire locale.
Pibrac pleure donc son histoire et son poumon vert, victime d'une gestion municipale irréfléchie voire destructrice qui semble avoir troqué la pelle et le sécateur contre la tronçonneuse et le béton. L'abattage de ce chêne-liège quatre fois centenaire et de 20 mètres de haut, reconnu comme arbre remarquable, est un véritable sacrilège végétal décidé sans appel par la Ville.
La Mairie a justifié cet abattage par une possible "dangerosité" liée à un champignon, mais l’expertise motivant cette décision est vivement contestée par le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA). Le GNSA dénonce l'insuffisance des preuves et le refus d'analyse contradictoire, laissant aujourd’hui les Pibracais et la communauté catholique ébahis face à un tronc apparemment sans lésion et ne méritant pas une telle sentence. Et Bernard Augère, professeur de biologie-géologie en classe préparatoire au lycée Fermat, scientifique averti et membre d’”Unis pour Pibrac” d’ajouter “il existe une méthodologie d’évaluation de la dangerosité des arbres qui ne semble nullement avoir été suivie”.
Cette destruction n'est pas un incident isolé, mais la dernière illustration d'une série noire qui voit l'abattage d'arbres séculaires, comme le cèdre de l'Esplanade, devenir la norme. Le massacre de la quasi-totalité des peupliers d'alignement le long du Courbet a d'ailleurs été évité de justesse il y a quelque temps grâce à notre intervention conjointe avec le GNSA et la LPO.
Cette approche radicale du paysage s'inscrit dans une logique plus vaste : l'arbre n'est plus un patrimoine à protéger, mais un obstacle à éliminer pour poursuivre l’urbanisation forcée de la Ville. Dans plusieurs quartiers arborés, comme Le Bernet, le son de la tronçonneuse annonce celui de la spéculation immobilière, détruisant méthodiquement les zones vertes et arborées pour installer de nouveaux lotissements.
Cela signe l'acte de décès non seulement de l'histoire végétale de Pibrac, mais aussi de son cadre de vie, si cher dans le cœur de ses habitants.
Les Pibracais, trahis dans leur attachement à leur commune, exigent la transparence totale et interpellent la municipalité actuelle : si le temps des arbres est long, leur mémoire, et leur indignation face à ce mépris du patrimoine et de l'environnement, l'est tout autant.
PS: le Chêne de Ste Germaine se situait au carrefour de la route de Mondonville et de la rue François Verdier. Les clichés ont été pris peu de temps avant et après l’abattage de l’arbre et au moment de l’inventaire des arbres remarquables de Pibrac.


Chêne de Ste-Germaine avant abattage
Classification arbre remarquable


Les restes du Chêne de Ste-Germaine
Tronc après avoir scié l'arbre






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